Bannissement des sacs en plastique à usage unique en Nouvelle-Écosse

Initiative de journalisme local – APF – Atlantique

HALIFAX : Le 30 octobre,

la Nouvelle-Écosse sera la troisième province à interdire les sacs d’emplettes en plastique à usage unique à l’échelle de la province. L’Île-du-Prince-Édouard les a bannis le 1er juillet 2019 et Terre-Neuve-et-Labrador a fait de même le 1er octobre dernier.

Au pays, de nombreuses municipalités réglementent également leur usage; la première a été Leaf Rapids, au Manitoba, en 2007.

« Interdire les sacs en plastique à usage unique est un incontournable. On a un vrai problème de plastique et tout le monde le reconnaît », souligne Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire d’analyse en science analytique agroalimentaire de Dalhousie University à Halifax.

On estime qu’en moyenne, chaque Néo-Écossais utilise 450 sacs à emplettes en plastique chaque année, dont une grande partie n’est pas recyclée et se retrouve au site d’enfouissement. De plus, 3 % des détritus retrouvés dans la nature en Nouvelle-Écosse sont des sacs en plastique qui sont dangereux pour la faune et qui mettent de nombreuses années à se décomposer.

Un sondage téléphonique de la firme Narrative Research effectué pendant l’été 2019 a montré un vaste soutien de la population pour cette interdiction. En effet, 88 % des Canadiens et Canadiennes des provinces atlantiques interrogés se déclaraient en faveur de cette mesure.

« À Waste Check, nous espérons voir moins de déchets sur le bord de la rue et une grande réduction du nombre de sacs au niveau des sites d’enfouissement », indique Anne LeBlanc, coordonnatrice à l’éducation à Waste Check à Yarmouth. « Lors de notre tournée d’éducation dans les communautés dans le cadre de la Semaine de réduction des déchets (du 19 au 25 octobre 2020), il y a eu très peu de personnes opposées à cette loi », ajoute-t-elle.

L’interdiction provinciale des sacs en plastique à usage unique ne devrait pas surprendre beaucoup de Néo-Écossais puisque plusieurs magasins l’ont déjà mise en place. Ainsi, le supermarché Atlantic Superstore sur la rue Quinpool, à Halifax, ne distribue plus de sacs d’emplettes en plastique depuis longtemps. La compagnie Sobeys les a supprimés dans ses 255 supermarchés du pays depuis le 31 janvier 2020, éliminant ainsi 225 millions de sacs en plastique par an. D’autres magasins comme Walmart facturent l’usage de sacs en plastique à la caisse pour inciter les consommateurs à utiliser des sacs réutilisables. La loi prévoit cependant quelques exceptions, par exemple pour les produits en vrac, la viande et le poisson ou les articles de blanchisserie. Les magasins seront libres de proposer des sacs en papier (le gouvernement recommande cependant que ces sacs soient faits d’au moins 40 % de fibres recyclées) et de les facturer ou non.

« Malgré la COVID-19 et un fort lobby, surtout du secteur du pétrole qui soutient que les sacs en plastique sont plus sécuritaires d’un point de vue sanitaire, c’est une très bonne nouvelle que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse et le gouvernement fédéral ont décidé d’aller de l’avant avec cette interdiction », mentionne Sylvain Charlebois.

En effet, le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, a confirmé récemment que, dès la fin de l’année 2021, six articles de plastique à usage unique seront interdits partout au Canada. Les sacs de plastique, les anneaux pour les paquets de bière ou de boisson gazeuse ou encore les ustensiles, les pailles, les bâtonnets à mélanger le café et les récipients alimentaires faits de plastique difficilement recyclables sont appelés à disparaître. Ce sera une étape vers l’objectif du gouvernement du Canada de zéro déchet de plastique d’ici 2030.

« Le plus gros problème reste le suremballage, mais changer les pratiques, ça prend du temps, alors c’est toujours une bonne nouvelle quand les habitudes changent » se félicite Sylvain Charlebois.
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Vaccin contre le COVID-19, ça s’accélère?

Un premier vaccin contre le COVID-19 a été approuvé cette semaine par Santé Canada, un deuxième devrait l’être dans les jours qui viennent.

Le Canada devrait, dans un premier temps, recevoir 249 000 doses de ce vaccin développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech. Une première livraison de 1 950 doses devrait arriver en Nouvelle Écosse dès la semaine du 14 décembre et une deuxième livraison aurait aussi lieu avant la fin du mois. La province s’attend à recevoir un petit lot de vaccins chaque semaine à compter de la semaine du 15 décembre et pendant les trois premiers mois de 2021, pour un total de 150 000 doses.

Les premières personnes qui recevront le vaccin seront les travailleurs de la santé qui offrent directement des soins liés à la COVID-19 dans le secteur du centre de la Nouvelle Écosse. Ensuite, seront vaccinées les personnes des autres groupes prioritaires, c’est-à-dire les résidents et le personnel des établissements de soins de longue durée, les personnes âgées qui vivent dans la collectivité, en débutant par les personnes de plus de 80 ans, puis les personnes de plus de 75 ans, et enfin les personnes de plus de 70 ans enfin les travailleurs de la santé qui offrent directement des soins aux patients

Le docteur Strang, médecin-hygiéniste en chef de la Nouvelle-Écosse, a estimé en conférence de presse qu’une campagne de vaccination de masse ne devrait pas avoir lieu avant l’été prochain. Le gouvernement a annoncé qu’il travaillera avec Les associations professionelles Doctors Nova Scotia et Pharmacy Association of Nova Scotia pour organiser la vaccination de masse.

Selon les laboratoires Pfizer et BioNTech qui ont développé ce vaccin, BNT162b2 de son petit nom, semble être efficace à 95 % 28 jours après la première dose pour prévenir le COVID-19 quand on considère toutes les tranches d’âges, les genres et les origines ethniques. Lorsque l’on s’intéresse uniquement aux personnes âgées de plus de 65 ans, les plus fragiles face au COVID-19, il démontre une efficacité de 94 %. Ce vaccin semble également provoquer peu d’effets secondaires à part de la fatigue et des maux de tête. Ce vaccin nécessite deux doses à environ un mois d’intervalle pour atteindre toute son efficacité.

Cependant, il est impossible, pour l’instant, de conclure sur l’efficacité du vaccin sur les formes aiguës de la maladie ni sur la durée de protection même si Ugur Sahin, le directeur du laboratoire BioNTech, a déclaré «de manière raisonnable, je dirais que le vaccin protégera au moins un an, voire beaucoup plus».

Autre enjeu logistique de taille: la distribution de ce produit qui implique d’être conservé à très basse température, -70 degrés Celsius. Le vaccin n’est évidemment pas injecté à -70 degrés au patient, il est décongelé avant l’injection et peut se maintenir au maximum cinq jours dans un réfrigérateur.

Pour cela, Pfizer a conçu un nouveau contenant réutilisable qui peut maintenir le vaccin à des températures ultrabasses jusqu’à 10 jours et contenir entre 1 000 et 5 000 doses. Les boîtes de la taille d’une valise, qui sont emballées avec de la glace sèche et suivies par GPS, permettront à Pfizer d’éviter les conteneurs plus grands et à température contrôlée utilisés dans le transport, lui donnant plus de flexibilité d’embarquer les vaccins plus rapidement puisque les avions et les camions ne devront pas attendre les boîtes réfrigérées standard. La compagnie prévoit que le temps total de livraison soit en moyenne de 3 jours.

Le défi sera de maintenir ces conditions une fois le vaccin arrivé aux centres de distribution dans les provinces, le gouvernement fédéral a annoncé la nomination du major général Dany Fortin pour superviser la planification logistique et que les Forces armées canadiennes aideront les provinces et les territoires dans la gestion des congélateurs médicaux. Pour l’instant en Nouvelle- Écosse, seul le centre de santé QEII à Halifax possède un tel équipement. La province a indiqué participer cette semaine à un exercice d’essai en collaboration avec le gouvernement fédéral, l’université Dalhousie et Pfizer pour tester la chaîne logistique.

Les deux compagnies Pfizer et BioNTech devraient produire 50 millions de doses vaccinales d’ici la fin 2020 et plus d’1,3 milliard d’ici la fin de 2021.

BioNTech travaille déjà sur un vaccin de deuxième génération qui pourrait se conserver à des températures moins basses ou permettrait un stockage plus long au réfrigérateur.

Le vaccin du laboratoire Moderna dont la Province espère également recevoir des doses ce mois-ci dès qu’il sera approuvé par Santé Canada, doit être entreposé à moins 20 degrés Celsius, comme de nombreux autres vaccins, et peut se conserver 30 jours dans un réfrigérateur, ce qui devrait poser moins de problème logistique et en faire un bon candidat pour la vaccination en régions.

D’autres laboratoires sont également proches de finir les études nécessaires à une homologation de leurs vaccins respectifs et s’attendent à les mettre sur le marché au courant de 2021. Des études supplémentaires seront nécessaires pour évaluer la compatibilité ou l’innocuité de ces différents vaccins entre eux. La plupart des experts médicaux espère un retour à la normale au courant de l’hiver 2021-2022 grâce à ces différents vaccins, il faudra donc encore s’armer de patience et continuer à appliquer les recommandations de santé publique d’ici-là.

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